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Affichage des articles du 2010

Un peu de cinoche

Paris sous la neige

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Post-It 12

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Retour de la petite série... Christophe Bouillaud réfléchissait récemment sur son blog aux conditions d'intervention des politistes dans les médias. C'est un sujet compliqué qui demande de prendre en compte tout aussi bien les modes actuels de fonctionnement des champs médiatiques et académiques que les réflexions personnelles des uns et des autres sur les logiques d'engagement et d'intervention à partir (ou non...) de travaux de recherche. C'est aussi l'objet d'inépuisables controverses au sein même de la discipline , une raison parmi d'autres qui a conduit à la mise en place d'une charte d'éthique de l'Association Française de Science Politique, qui ne traite (heureusement) que marginalement de cette question, sans donner d'injonction collective (voir la charte et le forum qui lui est associé ici ). En lien avec ses réflexions générales, on peut remarquer que Libération propose à nouveau, dans son édition du 2 décembre 2010 , une

Tête (politique) de l'emploi

La période hivernale n'est pas seulement remplie de cours, de papiers à remettre en retard ou de... remaniements, c'est surtout un moment académique majeur dominé par les soutenances de thèses. Pour ceux qui ne sont pas "de la maison", si les soutenances ont tendance à se concentrer sur les mois de novembre et décembre, c'est en raison des procédures de recrutement qui ont lieu en début d'année civile, que ce soit pour le CNRS ou pour l'université. Dans ce dernier cas, la procédure de qualification nationale assurée par le CNU (Conseil national des Universités), étape heureusement maintenue par la loi sur l'autonomie des universités, précède les recrutements effectifs par les facs, qui ont lieu quant à eux au printemps. La soutenance, c'est évidemment un stress pas possible pour le doctorant, mais c'est aussi quelques soirées de lecture, des voyages en province et des après-midis, parfois longs..., pour les membres du jury. La composition du

R.I.P. Edelman

Un événement politique aurait eu lieu hier, même si Marine Le Pen a parlé de " parfait non-événement " (elle a tort, ce n'est ni parfait, ni un non-événement...). Un remaniement gouvernemental aurait eu lieu hier, mais on en est pas très sûrs en fait. Un changement de Premier ministre aurait dû avoir lieu hier, mais ça n'est pas ce qui s'est passé, non ? En regardant hier soir Claude Guéant égrener la liste des membres du (nouveau...) gouvernement puis à voir les têtes fatiguées et vaguement ennuyées des journalistes présents sur les plateaux de télévision, je pensais aux travaux de Murray Edelman, politiste américain décédé en 2001, qui avait souligné à quel point la politique repose sur des symboles et la manipulation de ces symboles par les acteurs concernés. Son analyse le portait à se distinguer de la fameuse formule de Lasswell, pour qui la politique se résumait à " Who Gets What, When, How ", pour lui substituer une perspective moins matérialiste

La musique du cours

Au détour d'une interview d'apparence banale dans L'Equipe (quel autre journal, franchement ???), quelques réflexions sur ma façon d'enseigner. Wax Tailor (Jean-Christophe Le Saoût himself), musicien invité à "ambiancer" (j'adore ces nouveaux mots ridicules, c'est trop top...) Bercy dans le cadre du tournoi de tennis, a dit deux choses intéressantes sur sa façon de faire un concert. Il avouait d'abord qu'il ne préparait pas une performance de ce style comme un concert ordinaire, s'attendant à un public plus difficile et moins immédiatement intéressé par sa musique. Les effets recherchés étaient donc parfois plus "faciles" et la progression plus linéaire. Et, de la même façon, faire un cours d'analyse des politiques publiques à des personnes en formation continue par exemple n'a que peu de choses à voir avec un cours sur une même thématique pour des étudiants en Master Professionnel ou en Master Recherche. La dimension pra

Le temps change

Ceci n'est pas un billet météo. La science politique, comme d'autres sciences sociales d'ailleurs, est souvent décrite comme une science a-historique, ce qui veut dire à peu près qu'elle ne concevrait d'autres objets que contemporains, sans prise en compte du passé, sans décliner pusieurs formes de temporalité ou encore sans mobilisation de sources archivistiques. C'est un reproche qui a sans doute été fondé dans certaines disciplines ou sous-disciplines, dans certains contextes et à certaines... époques (sciences sociales fascinées par les hypothèses fonctionnalistes et l'illusion du temps présent). Il ne l'est plus beaucoup grâce à de multiples travaux qui prennent en compte le temps comme dimension et le passé comme un ensemble de possibles objets, même s'il y a une différence très nette entre ceux qui voient le temps comme un vecteur de périodisation et d'ordonnancement des données (notamment statistiques) et ceux qui reprennent à leur compte

I'm back !!!

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La rentrée, c'est cool. J'ai toujours adoré... Retrouver l'école, les cols roulés en lycra qui grattent, les Kickers et ton Tann's... Fini la plage pourrie, le soleil et le (nada) surf. En plus, cette année, en politique, on sent tout de suite de bonnes vibrations. Tout le monde bosse sur le fond dans un climat apaisé et consensuel. L'été s'est passé de façon tellement heureuse. Pour la croissance, les roms, les jeunes (non) actifs (Cf. Libération aujourd'hui), que de bonnes nouvelles ! Un sentiment d'écoute de la part des pouvoirs publics. Une hauteur de vue et un sens moral de la part des politiques. Ni conflits d'intérêt, non, non, ni stratégies minables d'appareil. Que des bonnes vibes, j'te dis ! Côté science politique, c'est bien aussi. Christophe Bouillaud se fait l'écho sur son blog de nouvelles pratiques de recrutement prometteuses. Dans les journaux, cet été, d'un œil un peu glauque, j'ai lu des analyses de la mê

Post-It 11

Fin d'année académique tardive pour cause d'européanisation... Je viens de terminer un cours à l'Université de Cologne en tant que professeur invité sur la chaire Theseus, un cours en anglais à des étudiants allemands dans les locaux de l'Institut Culturel Français de Cologne. L'unité dans la diversité... Et déjà la prochaine année académique commence... Un intermède musical avant l'extinction des feux ?

American Way of Life

L'un des "débats" récurrents au sein de la science politique porte sur le degré d'internationalisation souhaitable de la discipline. Comme pour toute ligne de clivages, nous avons des polarités ("Il faut s'ouvrir à l'international" vs "Pas d'hégémonie anglo-saxonne !", pour faire simple...) et une multiplicité de positions intermédiaires. Le débat n'est ni nouveau, ni toujours intéressant, mais nous avons tous été plus ou moins confrontés les uns et les autres, à titre individuel ou institutionnel, à ce type de controverses. Je me souviens par exemple qu'à mon arrivée à Grenoble, j'avais proposé un cours-séminaire, où 90 % des articles étaient en anglais, ce qui avait fortement déplu au responsable de la formation concernée... Le débat n'est en outre pas homogène, mais se décline autour de plusieurs dimensions possibles : séjours de recherche/d'enseignement ; marché du travail français, francophone ou international p

Post It (10)

Printemps de comités de sélection pour les recrutements d'ATER, de maîtres de conférences et pour les mutations de professeurs. Les procédures n'ont pas beaucoup changé avec la LRU, ce qui confirme l'idée d'une permanence des pratiques. Il m'a semblé que les débats étaient assez ouverts et les critères plutôt partagés, même si les décisions eurent parfois lieu à de courtes majorités. Ce ne fut pas le cas apparemment dans tous les comités... Une remarque générale : la campagne actuelle a plutôt consacré des candidats depuis deux, trois, voire quatre ans sur le marché en attente d'un poste. Les carrières prennent un nouveau tour : thèse, ATER, plusieurs années de post-docs et/ou de contrats de recherche, puis recrutement (ou exit définitif...). Une autre remarque : l'appel récurrent à "aller voir ailleurs" (séjours à l'étranger, pas de recrutement dans l'université où l'on a fait sa thèse, etc.) sont encore des vœux pieux. Pour ceux qui o

Post It (9)

Juste le temps d'un nihilisme printanier.

Post It (8)

L'élection présidentielle a commencé. 3 ans pour un mandat présidentiel, c'est un peu court finalement... Angela Merkel n'est pas Helmut Kohl, qui a su placer (parfois) le politique et le long terme avant l'économique et le court terme. J'ai bien aimé Shutter Island et The Ghost Writer , avec une préférence pour le premier, au contraire de la presse. Et il ne me semble pas que ce dernier soit aussi précis et véridique sur les acteurs politiques que le film "In the Loop", déjà évoqué ici. C'est la cristallisation, comme disait Stendhal

Le bal des perdants

Avant de délivrer les brèves de comptoir du politiste, quelques mots de remerciements pour Daniel Cohn-Bendit, qui a fait le geste attendu depuis des mois par une partie non négligeable de l'humanité... Le premier tour des régionales s'est déroulé hier avec les résultats que l'on sait. Quelques remarques rapides : 1. Evidemment, le chiffre le plus frappant est celui de l'abstention avec 53.6 %. C'est l'un des pires résultats sous la Ve République, seulement dépassé par les deux dernières élections européennes (57 % environ en 2004 et plus de 59 % en 2009) et deux référendums, celui de 1988 sur le statut de la Nouvelle-Calédonie (63 % d'abstention) et celui de 2000 instaurant le quinquennat (près de 70 %). L'abstention est l'un des comportements politiques les plus compliqués à appréhender, d'abord parce que le tabou reste fort sur ce déni du droit de vote, mais aussi parce qu'il caractérise souvent des personnes qui ressentent une double mar

Le grenier du web

Incroyable de retrouver ça... Et ça... And, my God, Morrissey !

Un tout petit monde

Avec le printemps viennent les recrutements. Petit proverbe académique, dont les modalités ont changé en apparence avec la loi dite "LRU", plus connue par l'expression de loi sur l'autonomie des universités. Exit plusieurs caractéristiques des procédures antérieures : le caractère pluriannuel des commissions de spécialistes, remplacées par des comités de sélection ad hoc ; le fait d'organiser les procédures de recrutement à la même période, généralement la fin du printemps, lorsque les cours s'achèvent et lorsque la préparation de la prochaine année universitaire commence, au profit de postes "au fil de l'eau" (en français, pourvus toute l'année). En bonne vérification de la théorie de la "dépendance au sentier", il faut bien dire que, dans l'immédiat, rien n'a vraiment changé. La récente "affaire de Metz" évoquée par plusieurs sites ou blogs (par exemple ici ou là ) montre notamment que la structure paritaire des